L’Arbre au Papillon d’Or
- Charlotte Servant & Sara Sommier
 - May 26
 - 2 min read
 
Seul sur une terrasse en béton, un jeune homme regarde vers le vide, perdu dans ses
pensées. Cette image, tirée de L’Arbre au Papillon d’Or, qui a remporté la Caméra d’Or en
2023, en dit long sans avoir besoin de mots. Une impression de solitude, une hésitation, un
moment suspendu entre hier et demain. Le décor est brut, presque froid. Ce béton abîmé, ces piliers imposants, cette brume qui masque l’horizon... Tout donne l’impression d’un endroit figé dans le temps. Pourtant, il y a du mouvement dans cette scène : pas physiquement, mais dans ce qu’elle raconte. Le personnage semble à un tournant, comme s’il se demandait quelle direction prendre.
Ce décor évoque un Vietnam en pleine transformation. L’ancien et le moderne se côtoient,
sans que l’un prenne totalement le dessus sur l’autre. Ces bâtiments austères rappellent un
passé où l’urbanisme était fonctionnel. Aujourd’hui, le pays change, s’ouvre, se réinvente. Mais cette transition n’est pas toujours fluide. C’est ce que traduit la brume omniprésente dans l’image : elle empêche de voir clairement ce qui se trouve au loin, comme si l’avenir reste incertain.
Les couleurs renforcent cette impression de flottement. Les tons sont froids, ternes, presque tristes. Seule touche vive : le sac rouge du personnage. Ce détail attire immédiatement l'œil. Il contraste avec le reste du cadre et soulève des questions. Pourquoi cette couleur dans un décor aussi neutre ? Ce sac est-il un symbole d’ancrage ? Ou au contraire, représente-t-il un voyage, une échappatoire vers autre chose ? Impossible de le savoir. Et c’est ce qui rend l’image si forte.
Mais cette scène ne parle pas seulement du personnage. Elle raconte aussi, à sa manière,
l’histoire d’un pays et d’une génération. Un Vietnam qui avance mais garde un pied dans son passé. Entre passé et avenir, entre tradition et modernité, entre héritage et renouveau.
Le film, à travers cette composition minimaliste mais chargée de sens, capture ce moment de bascule que tout le monde traverse un jour : l’instant où l’on hésite dans un monde en mutation où tout semble possible mais rien n’est certain. Un instant suspendu, à la fois intime et universel.





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