La reconnaissance mondiale de la Baie d’Ha Long : un symbole de paix et d’ouverture pour le Vietnam
- Manon Malty & Gayané Tyl
 - May 26
 - 2 min read
 
Cette photo, prise lors de la cérémonie officielle de reconnaissance de la Baie d’Ha Long comme patrimoine mondial de l’UNESCO, illustre un moment historique pour le Vietnam. Capturée le 17 décembre 1994, lors de la 18e session du Comité du Patrimoine Mondial tenue à Phuket, en Thaïlande, elle montre la remise du certificat officiel aux autorités vietnamiennes. Cet événement ne représente pas seulement la consécration de la beauté de la baie d’Ha Long, mais aussi une étape clé dans l’ouverture diplomatique et économique du Vietnam. Il marque ainsi le début des relations durables entre le pays et les organisations internationales. Nichée au nord-est du Vietnam, la Baie d’Ha Long est une merveille de la nature qui fascine par son paysage spectaculaire et son histoire singulière.
Composée de plus de 1900 îles et îlots karstiques, elle se distingue par ses formations calcaires monumentales, ses grottes mystérieuses et ses plages idylliques. Son nom, signifiant « descente du dragon » en vietnamien, renvoie à une légende locale et confère à ce site un caractère mythique. En 2011, elle a été élue parmi les sept nouvelles merveilles naturelles du monde, confirmant ainsi son statut d’icône touristique et écologique.
Malgré sa beauté, la Baie d’Ha Long n’a été reconnue comme site du patrimoine mondial par l’UNESCO qu’en 1994. Ce classement tardif s’explique par plusieurs facteurs, notamment l’évolution des critères de sélection et le contexte politique du Vietnam. Lors de la création de la Liste du patrimoine mondial en 1972, l’UNESCO privilégiait les sites culturels. Ce n’est que dans les années 1980-1990 que les sites naturels ont été intégrés, avec des critères plus précis portant sur leur valeur esthétique, écologique et géologique. La Baie d’Ha Long répondait à ces exigences, mais le Vietnam devait encore soumettre un dossier conforme aux normes internationales.
Le contexte politique a aussi influencé cette reconnaissance tardive. Après des décennies de conflits et d’isolement diplomatique, le Vietnam a lancé en 1986 les réformes du Đổi Mới, facilitant la coopération avec l’UNESCO. En 1991, le gouvernement a autorisé la préparation d’un dossier, soumis en 1993 et validé l’année suivante. Le 17 décembre 1994, lors de la 18e session du Comité du Patrimoine Mondial, la baie d’Ha Long est officiellement classée patrimoine mondial. Ce processus exigeant a nécessité des études rigoureuses et des inspections.
Une fois reconnue, la baie est devenue une destination majeure, attirant des millions de visiteurs et générant d’importantes retombées économiques.
Cette popularité croissante soulève toutefois des enjeux environnementaux majeurs. La
sur-fréquentation touristique, la pollution et l’exploitation économique menacent cet écosystème unique. Conscient des défis à relever, le gouvernement vietnamien, en collaboration avec l’UNESCO, a mis en place des mesures pour protéger la baie, notamment des réglementations sur les activités touristiques et des initiatives de conservation marine.
Au-delà de son importance écologique et économique, la Baie d’Ha Long occupe une place particulière dans l’imaginaire collectif vietnamien. Décrite par le poète Nguyen Trai comme une « merveille de la terre s’élançant vers le ciel », elle incarne la richesse naturelle et culturelle du pays. Son inscription au patrimoine mondial traduit la volonté du Vietnam de préserver ce trésor pour les générations futures, tout en conciliant tourisme et conservation de l’environnement.





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