Le culte des ancêtres
- Emilie Ceccaldi & Alix Pham
 - May 26
 - 3 min read
 
Un élément marquant lorsque l'on pénètre dans une maison vietnamienne est la
présence, dans la pièce centrale, d’un autel richement orné de diverses objets.
Mais que symbolise ce meuble mystique, omniprésent au Vietnam ?
Le culte des ancêtres au Vietnam : un homage vivant aux générations passées
Sur cette image, une grand-mère et son petit-fils accomplissent un rituel devant un
autel familial. Ensemble, ils allument de l’encens et disposent des offrandes : fruits,
mets traditionnels et objets symboliques. Au centre de l’autel, les portraits de leurs
ancêtres trônent. Cette scène illustre avec précision la transmission
intergénérationnelle de pratiques ancrées dans la culture vietnamienne : le culte des
ancêtres. Plus qu’un simple rituel, cet hommage aux ancêtres reflète une croyance
profonde, le lien entre les générations ne s’éteint pas avec le temps, mais se nourrit
du respect et de la mémoire. C’est cette conception du culte des ancêtres, que nous
allons explorer.
Un lien intime entre passé et présent
Le culte des ancêtres est un véritable pilier de la spiritualité vietnamienne. Il repose
sur la croyance que les âmes des défunts ne disparaissent pas, mais continuent
d’exister et d’influencer la vie de leurs descendants. En entretenant leur mémoire, les
vivants s’assurent de leur protection et de leur bénédiction.
Chaque foyer vietnamien abrite un autel dédié aux ancêtres, souvent placé dans la
pièce principale. Qu’il s’agisse d’un meuble laqué ouvragé ou d’une simple table
recouverte d’offrandes, cet espace sacré est un point de convergence entre les
générations. Des bâtons d’encens s’y consument lentement, élevant vers le ciel les
prières et les pensées des descendants.
Des rituels emprunts de respect et de gratitude
Les cérémonies du culte des ancêtres suivent un rythme immuable, marquant les grands
événements de la vie tels que l’obtention d’un diplôme, un mariage, une naissance ou un
décès. De plus, un rituel mensuel est observé les 1er et 15e jours de chaque mois selon le
calendrier lunaire.
Les descendants expriment aussi leur respect et leur reconnaissance envers leurs aînés
disparus lors des commémorations de décès, rendant hommage à ceux qui leur ont donné
la vie et veillé sur eux jusqu’à leur maturité. À ces occasions, chaque membre de la
famille, suivant un rituel précis, se recueille devant l’autel, allume trois bâtons d’encens
et s’incline trois fois en signe de dévotion. Transmise de génération en génération, cette
coutume séculaire est même reconnue par le droit vietnamien, notamment dans le Code
de la famille de 1995.
L’un des moments les plus importants pour honorer les ancêtres est la fête du Têt, le
Nouvel An lunaire vietnamien. Durant cette période, les familles nettoient et
décorent l’autel, préparent des repas spéciaux et organisent des cérémonies pour
inviter les esprits des ancêtres à revenir parmi eux. Les offrandes sont plus
abondantes et l’autel familial devient le centre des célébrations.
Dans un pays où l’agriculture a longtemps façonné la vie quotidienne, le respect des
ancêtres s’étend aussi à la terre. Celle des aïeux est considérée comme sacrée, incarnant
l’enracinement familial et l’attachement aux racines. Héritée de l’occupation chinoise dès
le IIe siècle av. J.-C., le confucianisme, cet art de vivre harmonieusement avec ses
semblables fondé sur la maîtrise de soi et sur la piété familiale, a traversé l’histoire et
demeure aujourd’hui un repère essentiel de l’identité vietnamienne.
Les cérémonies du culte des ancêtres suivent un rythme immuable. Lors des anniversaires
de décès, chaque membre de la famille, selon un ordre précis, se recueille devant l’autel,
allume trois bâtons d’encens et s’incline trois fois en signe de respect. Cette tradition, qui
traverse les siècles, est même reconnue par le droit vietnamien, notamment par le Code
de la famille de 1995.





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