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The Pink Choice

  • Marie Dunaud & Susan Ohayon
  • May 26
  • 2 min read

Dans une chambre exiguë aux murs invisibles, entre des draps fleuris suspendus comme des voiles,

deux femmes partagent un moment de douceur. Le regard de Maika Elan s’immisce sans effraction

dans cet instant volé à la nuit, capturant la tendresse d’un amour qui, pourtant, ne devrait pas avoir

à se cacher.


Le Vietnam se veut ouvert, tolérant, mais la réalité s’écrit en murmures et en silences.

L’homosexualité y est un entre-deux, ni réprouvée, ni pleinement acceptée. La société, souvent

prise entre modernité et traditions, laisse planer un flou où l’intime se vit à huis clos. Pourtant,

Maika Elan choisit d’ouvrir ces portes invisibles. Sa série The Pink Choice pose un regard apaisé

et humain sur des couples dont l’existence est trop souvent effacée par les codes sociaux.


Dans cette photographie, tout est à la fois révélation et discrétion. Le cadre resserré, l’entrelacs de

tissus, la lumière tamisée : chaque détail renforce l’impression d’une bulle protégée du regard du

monde. Un refuge temporaire, où la normalité de leur amour s’épanouit en toute simplicité. Le

linge suspendu, présent dans de nombreuses images de la série, symbolise à la fois l’espace

domestique, l’intimité partagée et les barrières invisibles qui entourent ces couples. Ce n’est pas

un placard, mais une alcôve où l’amour se vit sans artifice.


En arrière-plan, les lumières floues de la ville battent comme un cœur lointain. Hanoi vibre,

indifférente ou ignorante à ce qui se joue ici. Car, au-dehors, il y a encore l’obligation du non-dit,

le poids des convenances et le regard de l’autre. Beaucoup de couples homosexuels vietnamiens

vivent sous cette pression, oscillant entre acceptation discrète et peur d’un rejet social. La sphère

familiale reste le dernier rempart : un coming out n’est pas un simple aveu, c’est un bouleversement

des équilibres fragiles.


C’est là toute la force de The Pink Choice, Maika Elan ne cherche ni à dramatiser ni à revendiquer :

elle raconte, simplement. Ses images ne sont ni des cris ni des slogans : elles respirent, elles

chuchotent, elles montrent que l’amour existe bien au-delà des normes imposées. Ces

photographies offrent un espace où les regards peuvent changer, où le spectateur est invité à voir

l’évidence : ce sont deux personnes qui s’aiment, et cela suffit.


Au Vietnam, les mentalités évoluent, portées par une jeunesse connectée, avide de libertés

nouvelles. Les images de Maika Elan participent à cette lente transformation, non par le choc, mais

par la douceur. Elles donnent à voir ce qui devrait être une banalité : l’amour, sous toutes ses

 
 
 

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